La fenêtre du Wana Pichu

La fenêtre du Wana Pichu

Lac Titicaca

Lac Titicaca

Le lac et des nuages

Le lac et des nuages

Le ruisseau

Le ruisseau

Un matin sur la Inka trail

Un matin sur la Inka trail

Cusco

Cusco

Le bateau

Le bateau

Les îles 1

Les îles 1

Les îles 2

Les îles 2

dimanche 20 mars 2011

M'évaporer

Ainsi commence ma vie

La nuit, je me promène dans La Paz, quoiqu'on me dise de ne pas le faire. J'ai reçu une étrange nouvelle d'un autre pays ce soir. Je cherche un endroit où on remplira mon verre, quoique mon coeur me dise de ne pas le faire. Un endroit où de là je m'entendrai. Un endroit au coin de la rue où les fenêtres s'illuminent comme si c'était Noel. Un chien à la porte, gigantesque, qui ressemble à un loup. Je le regarde, j'ai soudain envie de l'embrasser, même si je ne devrais pas penser à de telles choses. Ah mon coeur vacille et j'en envie d'embrasser un loup. J'ai seulement l`impression qu'il est moi. Tout cela ressemble tant à ce livre d'Hermann Hesse qui marqua mes jours autrefois. Tout cela me donne envie de rire. Mon coeur bat si maladroitement et ma tête le regarde et l'écoute en riant si fort. Je n'entend plus rien. Tout à coup je ne sais plus où je suis. Je pousse le loup et j'entre. Au fond du bar, je m'assois au milieu des musiciens, qui jouent comme si leurs vies tombaient de leurs bouches et de leurs doigts. C'est presque le matin, et ils ont joué assez maintenant et nous avons assez bu. Il insiste pour que je prenne sa guitare et comme toujours je joue ça :

And I'm fine, still swimming through time.
Afraid some days I've reached the shore.
Make yourself free, a man said that to me.
Now my heart is like an open door.
And the road finally gave me back
but I don't think I'll unpack
Cause I'm not sure if I live here anymore.


Comment mes souliers se sont arrêtés

Je suis venu à La Paz pour apprendre à danser. C'est devenu qu'une métaphore, puisque je ne trouve pas de souliers à ma pointure. J'ai pourtant cherché tout le matin. Et celle avec qui je veux danser s'en est allée. J'ai cherché toute la nuit au travers les musiciens. J'avais pourtant trouvé. Mon coeur fait de drôles de bruits ce matin encore. Et je veux retourner dans les montagnes.

Pourquoi cette vague ne me transforme pas en eau, j'aimerais tant m'évaporer en elle. Mais elle ne fait que me ramener plus loin de la côte, plus loin vers la mer et l'océan, là où je ne retrouve que mon corps flottant entre la mince surface des deux mondes de l'eau et des étoiles.

Mes ailes se sont effritées dans le réacteur d'avion. Des plumes volent. Les illusions sont arrivées à moi et se sont mises à me parler comme si elles me connaissaient. Je me suis alors mis à voler dans ma tête et le temps s'est arrêté. Je crois que l'homme est le plus faible lorsqu'il se sent le plus fort. Qu'il est le plus aveugle lorsqu'il croit voir l'horizon de la terre et l'intérieur des autres. Toutes nos vies se mélangent et s'amalgament et nous ne reconnaissons plus de quoi nous sommes fait, de quoi je suis fait. Je suis pris entre mon amour d'une danseuse qui s'évapore et celle de l'océan. Ah! mon coeur qui rit!

Le lac dans les montagnes

Au fond du bateau, les hommes fument la cigarette autour des bouteilles de propane. Les femmes de l'autre côté se parlent tout bas et je ne vois que leurs lèvres bouger au travers du voile qui les cache. Le bateau s'est remplie d'une fumée et la pluie tombe sur le toît. Je reviens d'une île du lac Titicaca où Poema m'a dit : c'est fou comme les gens s'arrêtent aux barières. Alors nous sommes allé au coin de l'île où seuls les paysans vont. Nous nous arrêtons avec eux, qui labourent la terre, ils sont si vieux, ils sont si lumineux. Au loin, le lac se prolonge dans les Andes, qui s'élèvent blanches au-dessus des nuages.

Dans le bateau, les cigarettes ne finissent pas de fumer. Petits points rouges au travers la brume. La pluie s'est arrêtée de tomber. Certains montent sur le toît pour voir où nous sommes. Je vois la baie de Copacabana au travers la vitre. Ils éteignent leurs cigarettes, le monde se réveille, ouvre les yeux, nous accostons. C'est à moi d'ouvrir les yeux. Je ne suis pas encore arrivé.


Avant le lever du soleil

"Le pied et l'oeil ne doivent pas mentir ni s'accuser de mensonge. Mais il y a bien du mensonge chez les petites gens. Quelques-uns, parmi eux, veulent, mais la plupart ne sont que voulus. Quelques-uns sont authentiques, mais la plupart sont de mauvais comédiens. Il y a des comédiens sans le savoir parmi eux et des comédiens sans le vouloir, ceux qui sont authentiques sont toujours rares, particulièrement les comédiens authentiques.

Mais voilà ma bénédiction : être par-dessus toute chose comme son propre ciel, son toit rond, sa cloche d'azur et son éternelle sécurité. Car toutes les choses sont baptisées au puits de l'éternité et par-delà le bien et le mal ; le bien et le mal eux-mêmes ne sont que des ombres intermédiaires et des afflictions des nuages qui passent."

Zarathoustra


L'autre fin

En ce moment précis mon pas hésite. Il dansera ou il volera vers d'autres montagnes!

jeudi 10 mars 2011

Le shaman de Lima

Vilcabamba, Equateur


Plus les jours passent, il devient impossible de tout écrire. Le monde que je rencontre forme une chaine de ville en ville. Et je me suis arrêté a Vilcabamba. Je me suis installé loin du village, au pied  d'une montagne où je passe mes journées à m'y perdre, à regarder les papillons, les feuilles, les nuages. Jouer de la flute dans la riviere. L'eau qui glisse autour des roches. Des rideaux d'eau qui explosent. Entrer en soi, voir la fin en toute chose. L'aimer et la vouloir sans même prononcer son nom. Engendrer la fin, se recréer constamment et ne jamais s'oublier.

Tuez la chenille et vous tuerez le papillon. Grandissez dans la fin de toute chose. C'est à ca que je pense ici. Il fait clair, étincelles de bonheur.

"Là ou il me faut vouloir avec toute ma volonté, là où je veux aimer et sombrer pour qu'une image ne reste pas une image." Zarathoustra


Lima - 7 Mars

Le Shaman portait une casquette.
Il cherchait des troubles en moi.
Mais je lui disais que j'en avais aucun.
Que ce n'était que des questions existentielles.
Qui m'apparaissaient plutot comme des solutions.

Il appuyait avec son pouce entre mes deux yeux.
Et il tirait mes cheveux.
Et comme je n'avais ni dormi ni manger depuis longtemps,
Je me laissais couler dans ce lieu étrange, que j'avais l'impression de connaitre.
Le shaman portait une casquette, et une moustache aussi.

Je n'étais seulement venu pour prendre un café.
Et je devais maintenant dormir.


Quand je me réveillai - 8 mars

J'ai envie d'écrire des poèmes qui ne riment pas. Faire glisser ma vie comme un torrent. La beauté est un chaos.

Je ne sais plus par quelle porte entrer, que je suis déjà en train de grimper pour atteindre la fenêtre. Entrer comme un courant d'air, dans le chaos de la beauté.


Cuzco 

J'ai rejoint Lucie et Julien a Cuzco. Nous nous sommes croisé par hasard au coin d'une rue. eh!